Le Perray en Yvelines : un collectif pour contrer un projet municipal
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Une école privée catholique hors contrat s’installe au 33 rue de Chartres, en toute discrétion.

EELV Sud Yvelines s’associe à l’indignation de citoyenNEs soucieux/ses de préserver l’école publique et l’utilisation intergénérationnelle d’un lieu acquis par la municipalité précédente.

Une lettre ouverte aux Perrotins :

Lors du Conseil Municipal du 23 juin 2022, Monsieur le Maire du Perray a annoncé officiellement qu’il envisageait de signer un bail de trois ans, renouvelable deux ans, avec l’association Familles et Scolarité en pays de Rambouillet pour la création d’une école privée catholique hors contrat, l’école des Pastoureaux, au 33 rue de Chartres et ledit bail a été signé le jeudi 30 juin 2022.


La propriété du 33 rue de Chartres, léguée comme les deux autres (le 35 devenu l’ALSH Les Ptits loups et le 37 devenu la RPA Saint-Jacques) par Madame Jeanne Brousseau en 1957 à l’Hôpital Saint-Jacques, fut jusqu’en 2017 une maison de repos et de retraite pour les religieuses soignantes dudit hôpital. En 2019, l’Hôpital Saint Jacques signe un bail emphytéotique de soixante ans avec la commune du Perray qui aura charge d’y installer des activités intergénérationnelles en faveur des enfants et des personnes âgées.

En 2018-2019, après avoir invité les associations à formuler des projets, la Municipalité choisit un locataire associatif, Le Lieu, reconnu et subventionné par le Département et la Région, qui met en œuvre une synergie d’animations sociales, incluant dans son projet, des associations locales (Cycles et recycle, L’Epiplette, HMPY) et des initiatives individuelles, pour des activités de Théâtre, de Lecture aux enfants, de café-citoyen, d’après-midis et soirées jeux, comme le présente le site de la ville (https://leperray.fr/33-rue-de-chartres).


De gros travaux, chiffrés à hauteur de 1,2 million d’€, s’imposent alors sur le site pour sauvegarder l’immeuble et réaliser les extensions prévues, le mettre aux normes d’un Établissement Recevant du Public (ERP) et aménager les surfaces potagères et boisées. Les travaux contrôlés par les Services Municipaux seraient en grande partie effectués par les bénévoles du Lieu. En complément, un projet de second parc municipal, en lien avec la Résidence des Personnes Âgées et le Centre de Loisirs se dessine.
Dès la rentrée 2019, l’association Cycles et recycle – et sa vingtaine de bénévoles – installe ses ateliers de conseils, d’entretien, de réparations et d’éducation technique et routière pour aider les habitants au développement de la pratique cycliste et les dépanner au plus juste prix.


Après les élections municipales de juin 2020, le projet est suspendu par la nouvelle équipe municipale qui déclare se donner du temps pour réfléchir à la destination de cet espace, tout en maintenant l’activité bimensuelle de Cycles et recycle.


Juin 2022, la situation évolue très rapidement : l’association Familles et Scolarité en pays de Rambouillet créée depuis peu annonce que l’école Les Pastoureaux, sise au 33 rue de Chartres au Perray-en-Yvelines accueillera une soixantaine d’élèves de maternelle et de primaire à la prochaine rentrée de septembre 2022. Ladite association est domiciliée à La Celle les Bordes et ses membres ne sont aucunement Perrotins. Une réunion des membres de l’association et futurs parents et bénévoles de l’école se tient le 18 juin à la Salle des Granges. D’où l’annonce faite par Monsieur le Maire lors du dernier Conseil Municipal. D’où une série de questions légitimes dont nous souhaitons vous faire part pour recueillir votre avis sur ce projet-surprise.


Une communication escamotée pour un projet en trompe-l’œil :
Il est vrai que le Code des communes permet au maire de signer un bail de location d’un bâtiment municipal qui assurera une rentrée d’argent sans en référer à l’ensemble du Conseil Municipal, mais il aurait été plus courtois, dans un contexte qui prône le participatif, de communiquer en amont sur ledit projet, notamment auprès des associations locales impliquées dans le projet initial, de dire clairement que le maire proposait à la location un espace que les finances municipales ne pouvaient prendre en charge, ne serait-ce que pour voir si d’autres initiatives locales étaient compatibles avec les termes du bail conclu avec l’Hôpital Saint-Jacques.
L’Hôpital Saint-Jacques a donné son accord pour une utilisation temporaire d’un espace qu’il faut restaurer pour ne pas le voir davantage se dégrader. Comment peut-on garantir qu’une association qui aura dépensé en cinq ans au moins 120 000 € de location (2 000 € mensuels) dont les trois-quarts auront été, par remise consentie du bâilleur, consacrés aux travaux de rénovation et de mise aux normes, se retirera du site en abandonnant à la commune le fruit de ses investissements ?
Rien n’empêchera alors, pour faire face aux demandes, que l’école s’agrandisse, qu’elle accueille aussi des enfants du Perray et le maire, les Perrotins ayant tourné la page de la destination originelle, pourra conclure un nouveau bail. D’autant qu’il suffit de trois ans de fonctionnement pour que l’école hors contrat demande à passer sous contrat et devienne à terme une école comme les autres.
Le maire a indiqué que l’autorisation d’ouverture était d’abord soumise à une déclaration auprès du Recteur d’Académie qui après décision positive transmettra le dossier au maire. A priori, cette école devrait être autorisée par le Recteur et il appartiendra au maire de diligenter une commission de sécurité s’assurant que les normes requises pour l’ouverture d’un ERP sont respectées. Il est donc évident que le dispositif immobilier d’accueil a été soumis au maire comme au recteur et que le maire aurait pu le communiquer à ses collègues.
Il paraît difficile d’imaginer qu’en l’espace de deux mois, a fortiori de grandes vacances, un réseau d’entreprises bienveillantes et de volontaires bénévoles parvienne à assainir, rénover et mettre aux normes un bâtiment dégradé, comme l’assure le maire. Où seraient alors accueillis les enfants en attendant que les travaux soient achevés ?
Algecos ou classes modulaires pourraient alors provisoirement prendre place au détriment de l’environnement potager et arboré. La Commune a d’ailleurs fait récemment procéder au repérage des arbres possiblement problématiques, dans l’optique évidente d’un aménagement au-delà du bâtiment (espace de récréation, aire de jeux et installation provisoire ?).


Un pragmatisme économique spécieux :
Monsieur le Maire et son colistier P.-E. de Germay ont présenté le projet en insistant sur la bonne affaire que ferait la Commune : une rénovation du site réalisée sans débourser, un loyer (500 € mensuels) qui rentre dans les caisses communales et qui permettra de financer le nouveau parc municipal. Quant aux 1 500 € mensuels de remise, au titre de la rénovation, ils constituent une forme de subvention déguisée à une école qui ne peut en recevoir.
Qui peut croire que ce projet ne coûtera rien aux finances communales ? Qui va assurer le suivi des travaux de rénovation du bâtiment qui reste sous le contrôle de la Commune et doit, un jour, être rétrocédé comme ERP municipal ?
Dire que le parking de la RPA et de l’ALSH suffiront à la sécurité de l’accès, c’est oublier que dans une configuration plus favorable, il faut un employé municipal pour sécuriser l’accès aux écoles et comme, pour commencer, tous les enfants scolarisés dans celle-ci, seront extérieurs à la ville, il est évident qu’une même sécurisation sera nécessaire.
Enfin arguer de la dégradation du lieu, c’est oublier que c’est la nouvelle équipe qui a suspendu en 2020 le projet prévu, c’est oublier que l’association Cycles et recycle déjà installée s’est employée à préserver le bâtiment, c’est oublier enfin que ce bâtiment de plain-pied gangréné par l’humidité date pour une grande partie du début du XIXème siècle (c’est le bâtiment de base de la propriété Brousseau) et qu’il ne suffira pas d’en refaire la décoration.


Une nouvelle donne dans la politique scolaire municipale :

Monsieur le Maire évoque les grandes qualités de nos écoles publiques. Alors pourquoi choisir d’installer une école privée catholique hors contrat ? D’abord pour répondre à une demande diocésaine, et non des habitants du Perray, puis pour disposer, le cas échéant, d’une première parade aux éventuelles fluctuations d’effectifs et économiser les frais d’ouverture de classe…
Comment accepter que le maire favorise l’installation d’une école privée où les classes ne comporteront que 15 enfants, quand celles de nos écoles publiques en comportent 30 à 32 ?


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